Mission résilience territoriale pour l’ADEME Ile-de-France : les trois principaux enseignements

Six mois après la fin de la mission exploratoire sur la résilience territoriale pour l’ADEME Ile-de-France, nous avons le recul suffisant sur la méthode que nous avons développée pour en tirer les principaux enseignements. Ils sont au nombre de 3 :

  • Le récit imaginaire d’une situation de choc et de stress climatique est un puissant déclencheur de prise de conscience de l’urgence et des capacités d’agir en coopération pour contribuer à la résilience territoriale ;
  • La grille de lecture de la résilience territoriale favorise une approche systémique de la résilience territoriale ;
  • L’approche par la résilience territoriale met en lumière les « angles morts » des politiques territoriales de transition écologique et d’adaptation au changement climatique.

 

1/ Le récit imaginaire de choc, situé en 2035, agit comme un puissant déclencheur et un moteur vers l’action : il permet de « vivre » et prendre pleinement conscience du fait que les territoires ne sont pas prêts pour un « grand choc », il donne envie d’agir et crée des liens entre les participants, mais aussi une responsabilité « une fois qu’on sait », y compris auprès des élu.e.s, directeur.rices et acteur.ices.

Le récit imaginaire de choc a été plébiscité par les 4 collectivités accompagnées comme agissant à la fois comme « déclencheur » et comme moteur auprès des participant.es aux ateliers de travail.

Le principe est de confronter les acteur.ices dont on recherche l’engagement (élu.es, agents, partenaires) à un récit de choc climatique plausible à moyen terme (2035) et « territorialisé » (au sens où les personnes reconnaissent leur territoire de vie), pour leur faire prendre conscience des vulnérabilités, effets cascades et possibilités d’agir. En pratique, le récit immerge rapidement dans une réalité sensible qui permet de s’identifier et de se projeter : il met en situation les effets en cascade d’un choc climatique sur la vie socio-économique et il met en évidence les forces, les faiblesses et les manques du territoire pour y faire face. Il fait aussi prendre conscience des capacités d’agir car il raconte ce qui a pu être évité en mettant en place dès aujourd’hui des actions. Le récit de choc agit comme déclencheur dans les sens où il appelle à l’action, favorise la création de liens entre les participant.es et une responsabilité entre les parties prenantes.

 

2/ La grille de lecture de la résilience territoriale favorise une approche systémique de la résilience territoriale tout en sensibilisant sur « ce qui fait la résilience d’un territoire » (= les dimensions indispensables pour qu’un territoire soit résilient). De plus, notre grille de résilience territoriale a permis de structurer  l’ensemble de la démarche exploratoire : la sélection des personnes à inviter aux ateliers, la construction du récit de choc, la réalisation du diagnostic de résilience territoriale en 2 ateliers de 3 heures et l’identification des grands défis et des actions.

 

3/ L’approche par la résilience territoriale éclaire des « angles morts » des politiques territoriales de transition écologique : la démarche a mis en évidence le manque de connaissances et de prise en compte de la résilience aux chocs dans les PCAET, les stratégies d’adaptation, les plans de gestion des risques, les PAT, les projets d’aménagement… Par exemple la question de la couverture des besoins essentiels vitaux (manger, boire, dormir, accéder à l’énergie…) lors de crises majeures n’est jamais posée, la cohésion sociale et les capacités d’auto-organisation sont méconnues et peu encouragées par la collectivité, la coopération des acteurs autour des réseaux critiques est largement insuffisante d’où un manque de confiance mutuelle… L’approche par résilience permet de faire émerger des actions « de rupture » qui n’auraient pas émergé sans cela.

Ce dernier point souligne la pertinence d’utiliser une approche de résilience territoriale pour consolider les politiques territoriales de transition écologique et de planification (aménagement, mobilité..), en particulier sur le volet adaptation au changement climatique.

Rendez-vous au prochain article pour voir comment l’approche résilience territoriale peut renforcer le volet adaptation des PCAET et insuffler une nouvelle dynamique territoriale aux PCAET.

Rachel, Lisa, et Catherine

Climate Adaptation Consulting et Greenselipar

#résilienceterritoriale #adaptation #changementclimatique #ademe

 

Présentation de la mission sur le site de l’ADEME : https://wiki.resilience-territoire.ademe.fr/wiki/Accompagnement_de_territoires_pilotes_franciliens_dans_leur_réflexion_sur_la_résilience_territoriale

Le rapport de la mission n’est pas encore publié

Nous avons réalisé un « Panorama des cadres, méthodes de diagnostic et outils sur la résilience territoriale » disponible sur la librairie de l’ADEME : https://librairie.ademe.fr/changement-climatique-et-energie/4616-synthese-du-panorama-des-cadres-methodes-de-diagnostic-et-outils-sur-la-resilience-territoriale.html