COVID 19 et masques : quand la réalité rejoint l’exercice prospectif joué en 2019 !

Les ateliers de novembre dernier

Lors du séminaire EISTI « Risques d’effondrements et adaptations » organisé  par S. Linou, Climate Adaptation Consulting a animé 3 ateliers prospectifs sur les thèmes de l’alimentation, des techno-urbanités (smart cities) et de la santé publique.

L’atelier sur la sécurité sanitaire fait aujourd’hui étrangement écho aux difficultés d’approvisionnement en masques de protection.

Pour rappel son objectif était d’élaborer le récit d’un système existant, de lui faire subir un choc plausible pour ensuite proposer des solutions et un récit « alternatif ».

Les principales conclusions de l’atelier sécurité sanitaire

L’intelligence collective des étudiants et socio-professionnels, bien que non experts des questions de santé publique, produisit l’analyse suivante :

·      Sur le schéma économique de ces dernières années :  

La délocalisation en Asie de la fabrication des antibiotiques résulte d’une « demande du système » pour des antibiotiques à un prix toujours moins élevé.           

Elle a pour corollaire la perte de souveraineté sanitaire et le risque de rupture d’antibiotiques.

·      Sur les conséquences d’un choc :         

Tout choc systémique conséquent se traduira par un risque sanitaire très important, notamment sur les capacités de l’hôpital (depuis le report des interventions jusqu’au tri des patients). A noter que les chocs envisagés étaient d’ordre accidentel ou géopolitique;

·      Sur les pistes de solutions :      

Priorité no 1 : relocaliser les productions pharmaceutiques stratégiques, a minima au niveau européen,

Priorité no 2 : faire de la santé préventive une priorité nationale(alimentation, hygiène, pharmacopée traditionnelle)

Quid de la crise actuelle du COVID 19 ?

Les résultats de cet atelier sont transposables point par point à la situation actuelle, en remplaçant le mot « antibiotiques » par « masques de protection » et en ajoutant « pandémie » à la liste des chocs évoqués !

Le président Macron a dit dans son allocution du 12 mars :

« Déléguer notre alimentation est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle. »

Déléguer notre santé fut tout aussi dangereux et nous le payons très cher aujourd’hui !

Une fois la catastrophe passée, il nous faudra en tirer les leçons et définir les priorités qui assureront nos résiliences futures.  Parmi elles figurera nécessairement la réappropriation collective de nos biens communs, en particulier santé publique et alimentation.